Extrait du journal
La question soulevée par notre correspondant de l’Anjou, avec tant de talent et de force , a été souvent abordée dans Y Hermine , qui plus d’une fois a fait rougir de honte les administrateurs avant pris part .à celte spoliation ou l’avant autorisée par leur coupable silence. Souvent, nous avons été .à même de citer des soustractions (t’armes qu’il est im possible de retrouver dans les arsenaux de Nantes ou de La Rochelle , et il nous a toujours été répondu : c’est un malheur , mais que voulez-vous y faire ? Il noussemldeà peu près inulile d’en appeler aux chambresLes royalistes de l’Ouest 11‘y comptent que des adversaires dans les différentes députations , envoyées par leurs dépar tements ; et ceux qui ont sollicité, obtenu l'état de siège , avec toutes ses mesures acerbes et illégales ne sont certai nement pas aujourd’hui disposés à se prêter h une justice qui serait pour leur parti un allront , car celte justice prouverait qu’il y a eu beaucoup d’armes de prix confis quées , et qu’il en est bien peu entrées dans le*s arsenaux de l’état. Il faudrait donc , pour pétitionner, avoir à la cham bre un député , nomme par nous, royalistes, et qui, sans oublier les intérêts généraux , s’occupât pourtant avec cha leur et persévérance , de notre malheureuse position. Il nous faut un candidat , habitué aux luttes de la tribune , qui n'en redoute pas les orages , et qui surtout sache sou tenir au -dehors ce qu'il a dit au-dedaus. Ouand l'Ouest aura, dans les assemblées législatives , un ou plusieurs de ces hommes attachés par leur naissance , ou mieux encore par leurs affections , à ses départements, alors nous pourrons réclamer par la voie de pétition. Jusque là, c’est du temps perdu, car n’a-t-on pas étoullé , à 'diverses reprises , la xuix des Filz-Jamcs et des Rrezé , des Diihourhage et des Oiigahé, sous prétexte qu'ils ne connaissaient pas parfaite ment la question agitée par eux et qu'ils n’étaient pas com pétents, les députés de l’Ouest affirmant des faits contraires et les appuyant sur la connaissance qu’ils avaient du pays A la lin de i83i , une pétition aux deux chambres parut dans la Vendée et les Deux-Sèvres. (Jette pétition , aussi franche qu’énergique, rappelait Ions les maux dont ces dé partements venaient d’être les victimes. Couverte de douze it treize mille signatures honorables , elle fut adressée aux pairs et aux députés ; depuis ce jour-là , il n on a jamais été question. Des hommes , que l'état (le siège et les garni sa ires du général Drouet d"Filon n’épouvantaient guère /prirent en main la cause de quelques infortunés paysans de Pouzauges dont les gainisaires avaient vendu , si n kkç;i donne par eux , les meubles, les bestiaux et les instruments aratoires. Le tribunal de Fontenay, tout composé d’hommes de juillet, condamna deux fois le général Drouet. La cour royale de Poitiers , saisie de l’appel , a fait, dans ce procès, ce que tout le monde sait. Le gouvernement a connaissance de toutes les vexations qui ont eu lieu : il les sait par la presse d’abord , puis par ses fonctionnaires. Ouelques-uns , nous assure-t-on , qui n’étaient pas dans l’Ouest à celle époque , flétrissent avec énergie ces scandaleux abus qu’un autre ternie qualifierait encore mieux , et le gouvernement qui connaît tout cela , n’a jamais osé , n’a jamais pu peut être prendre des mesures efficaces pour laver plusieurs de ses agents de soupçons outrageants. Nous croyons donc que s’adresser maintenant au pouvoir législatif 011 auvjlribiinaux serait une démarche encore à peu près infructueuse. Le pouvoir législatif aime mieux se partager en deux fractions , et agiter le sort de la France entre iM. I hiers et M. (iuizot, que d’écouter les doléances fondées d’une partie de la nation. Les tribunaux des diverses localités , plus à portée que les cours supérieures d’appré cier ce qui s’est passé , suivraient sans doute l’exemple du tribunal de Fontenay|: ils rendraient des arrêts et non pas des services ; mais si les autres cours de l’Ouest imitaient celle de Poitiers, ces arrêts deviendraient inutiles ; et, après avoir beaucoup réfléchi , nous croyons qu’il vaut mieux laisser au ministère et à ses agejils la responsabilité toute entière des actes de celle nature. Il ne reste qu'un moyen de démontrer I absurdité de la mesure, ou les trop bonnes raisons qu’a le pouvoir de refuser éternellement ces armes, qui , cependant ne sont pas sa propriété, et qu’en les confisquant, il promettait de restituer en des temps plus paisibles, temps qui sont arrivés, depuis longues années, ou qui 11 arriveront jamais. Que chaque habitant, auquel on a saisi une arme, pro duise le reçu qui lui a été donné, ou prouve, par témoins ,...
À propos
Fondé en 1837 à Nantes, L’Hermine était un quotidien monarchiste légitimiste dirigé par Jacques Crétineau-Joly. Il disparaît en 1850.
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