Extrait du journal

Nous sommes arrivés, dii le Courrier Français, à mie de ces heures de confusion où les hommes qui veulent voir clair dans leurs consciences doivent suivre le conseil de Descartes : Oublier tout ce qu’ils savent, chasser de leur mémoire tout ce qu’ils ont appris. Qu’avons-nous appris depuis soixante ans ? A croire tout ce que l’opposition s’est plu à déverser de ca lomnies contre les principes les {dus dignes de respect. A ne considérer comme des hommes consistants que ceux qui per sévèrent dans leurs écarts. A honorer les impudences heu reuses. A encourager l’audace des personnalités. A attendre d’une liberté sans frein des merveilles impossibles. A tolérer les plus odieuses attaques contre l’autorité supérieure et contre la religion, base de toute autorité. Voilà ce que nous avons appris! On sait où tout cela nous a conduits ? Sur les bords de l’abîme où la démagogie nous attend. Aujourd'hui, tout honnête héroïne doit avoir le courage de se dépouiller de ses préjugés politiques. Tout honnête homme doit laisser de côté sa cocarde, ses passions, les idées qui lui ont été imposées par les circonstances ; ces déplorables fai blesses qu’il n’a cessé d’avoir pour la faction à laquelle il ap partient, et toutes ces sortes de croyances imaginaires que nous tenons des coteries, cl auxquelles un faux respect humain nous enchaîne. Que devons-nons faire? Examiner sans parti pris ce qui convient le mieux aux intérêts de la France, au raffermisse ment des mœurs, au réveil des principes religieux et moraux, ce qui importe en un mot à la stabilité gouvernementale, hors de laquelle notre pays ne peut espérer ni politique glorieuse, ni prospérité vraie, ni sécurité dans le présent, ni bonheur dans l’avenir. Le temps est passé où les travers du siècle condamnaient uq homme à se dire ou républicain, ou bonapartiste, ou roya-...