Extrait du journal

Les bruits qui circulaient déjà sur la dissolution de la chambre prennent delà consistance. Plusieurs préfets l’ont annoncé à demi-voix dans leurs départements, et les fami liers de M. Guizot, en disant à qui veut les écouter qu’il est de l’intérêt du ministère de faire les élections, donnent clairement à entendre que le cabinet s’y prépare. L’incertitude cessera bientôt. Si la chambre doit fournir encore une session, la clôture de la session actuelle sera infailliblement suivie d’une promotion de pairs; et si la promotion se fait attendre, ce sera la preuve d’une réso lution bien arrêtée dans la conseil d’en appeler à l’épreuve électorale. Encore quelques jours, el nous saurons si la chambre devra conserver ou renouveler son mandat ; encore quelques jours, et il sera décidé à qui, des électeurs on des députés, appartiendra l’honneur de renverser le ministère. Quant à la question de savoir si, dans le cas d’une disso lution , les élections se feraient sur les anciennes ou sur les nouvelles listes, elle ne petit plus être sérieusement posée. Des élections aux mois de septembre , à la veille du jour où les rangs du corps électoral vont se repeupler, ne seraient pas un acte politique : ce serait une sorte de coup d’Etat, et la défiance que le ministère aurait témoignée ainsi au pays lui serait probablement rendue au centuple. Dans son propre intérêt, il ne l’osera pas. {Siècle.)...