Extrait du journal

M. Chaumié, ministre de l'Instruction publique, est allé tout exprès à, Amiens, avant-hier, dimanche, pour célébrer, au milieu du Congrès" de. l'Enseignement, les vertus de l'instituteur. Il a bien fait, et ce n'est là, après tout, que le naturel exercice de ses fonctions Il a rappelé ce que devait à l'humble ouvrier de tant de merveilles la République, qui essaie, d'une main encore à demi-ouverte, de payer sa dette,. Il a dit que l'instituteur devait former l'élève, saisir, pour les fortifier par l'éducation, dans la frêle créature qui lui est confiée, las qualités naissantes de, l'être futur, forger la morale privée pour cet enfant, et sur une base purement laïque. Il a dit que cet instituteur, une fois remplie cette tâche, en devait aborder une autre, qui était de, forger la morale civique, de, rappeler à chacun qu'il est « citoyen actif d'une République et que sa responsabilité ne se perdrait pas dans l'anonymat des foules ». Ce sont la de belles paroles. Nous pensons qu'elles ne cachent qu'un ferme dessein aisé à exécuter. Et, ayant recueilli la pensée du ministre1, sachant ce qu'il attend de l'instituteur, nous n'avons plus qu'une question à lui poser. Que devient en tout ceci la neutralité scolaire ?...