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L’Humanité, 13 août 1904

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L’Humanité
13 août 1904


Extrait du journal

# Où sont hos amoureuses... » Dans une récente interview sur l'état présent des lettres françaises, notre collaborateur Octave Mirbeau s'écrie : — L'Etape !... Bourget est mort, enterré, de puis longtemps... Ce n'est que trop vrai : : il suffit de contempler les boîtes du quai où moisit le roman fameux. Cependant, un hebdomadaire s'.oceupe de l'au teur du Disciple ; il nous dépeint sa jeunesse : « Sa vie était studieuse et réglée : il se cou chait à huit heures et se levait au milieu de la nuit, à trois heures : il buvait un bol de café noir et se mettait au travail. Il avait adopté ces, habitudes austères à l'imitation, de. Balzac pour; lequel il professait une admiration sans bornés. » M. Bourget disait donc, avec le personnage d'Alphonse Allais : « Je suis un type "dans le genre de Napoléon, j'ai-^u la : gale ; comme Balzac je bois beaucoup de café ; je ne peux écrire une phrase sans rayer trois mots, à l'ins tar de. Flaubert. » Malheureusement, M. Bour get ne borne pas là son admiration pour les grands écrivains du siècle passé ; Mon Diman che, la revue qui le biographie, nous , en offre une preuve.- Dans son numéro du 7 août, elle publie, comme étant de M. Bourget, les vers: suivants : fantaisie ; Il est un air pour qui je donnerais Tout Rossini, tout Mozart, tout Weber, Un air très vieux, languissant et; funèbre, Qui pour moi seul a des charmes secrets. Or, chaque fois que je viens de5-l'entendre, De deux cents ans mon âme rajeunit ; '. C'est sous Louis Treize... et je crois voir s'étendre Un coteau vert que' le couchant jaunit. Puis un château de brique à coins de pierre, Aux vitraux teints de rougeâtres . couleurs, Ceint de grands parcs, avec-une rivière Baignant ses pieds, qui coule entre les fleurs ; Puis une dame à sa haute fenêtre, Blonde, aux yeux noirs, en ses habits anciens... Que dans une autre existence, peut-être, J'ai déjà vue !... et dont je me souviens. Paul Bourget. Ces vers sont jolis. Ils n'ont pour la gloire de M. Bourget qu'un défaut : ils sont de... Gérard de Nerval. Que l'on . se reporte maintenant, aux poésies complètes de Gérard de Nerval : la Fantaisie .y figure authentiquement, page 220 ; M. Paul Bourget s'est contenté d'estropier le second vers. Le plagiat est . d'une belle impudence....

À propos

Fondé par Jean Jaurès en 1904, L’Humanité, affichait une double volonté : celle de rassembler les militants du socialisme en France, et celle de les renseigner. Sa rédaction, d’une qualité intellectuelle remarquable, a toujours su se défendre contre les attaques virulantes de la presse de droite, notamment de L’Action française, de L’Écho de Paris ou de La Presse. Attaques qui ont toutefois chauffé les esprits de certains nationalistes : on peut penser qu’ils ont même mené – indirectement – à l’assassinat tragique de Jaurès en 1914.

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