Extrait du journal

Chaque fois que disparaît l'un de ceux qui ont été appelés à jouer un rôle de premier plan dans l'évolution de la France moderne, c'est toujours le mè'me scandale. Les soi-disant représentants d'une religion de charité, les 'champions de toutes les décences et de toutes les élégances traditionnelles, les [honnêtes gens par précellence et à titre exclusif, s'empressent d'exécuter sur une tombe à peine fermée une danse du scalp ou mieux encore un chahut forcené d'outrages et de joie. inhumaine. Peu ,iniport§v, que celui qui s'en,va laisse derrière lui, non seulement le respect ému de tout ce qui pense, mais encore le deuil inconsolable de ceux qui l'ont aimé. Ces mêmes hommes qui .prennent des airs tragiques et des tons indignés pour protester contre l'infamie de républicains attachés à persécuter de saintes femmes, qui versent des pleurs .de crocodiles sur les Petites Sœurs des Pauvres arrachées à leur sublime vocation, chaque fois qu'un gouvernement fait mine d'appliquer le droit commun aux sangsues mystiques du Bon Pastteur ou aux grossiers politiciens 'ae-. somptionnistes, ceux-là mêmes pié-; Jinent avec une férocité d'Apaches les sentiments les plus sacrés et se .réjouis1-' sent de l'œuvre révoltante de la mort .comme s'ils étaient les complices de leur dieu dans quelque attentat homicide....