Extrait du journal

L'attitude du parti radical devant la Révolution- russe a .été pitoyable. Ce çarti qui fait profession d'admirer les jacobins n'a pas un seul instant essayé de comprendre les bolchevistes. Il n'a. pas fait le moindre effort pour se représenter les dures nécessités qui ont imposé à ceux-ci comme aux révolutionnaires français un régime d'exception. Il a condamné dès le premier moment et sans appel la Révolution .'du 11 novembre 1917 et il a poursuivi' ses auteurs de la même .haine lielleuse, de la même .peur irraisonnée, que les contre-révolutionnaires de l'Europe1 du- 18° siècle poursuivaient les Montagnards. Les leaders à la Chambre et au Sénat, à quelques rares exceptions près, sa sont associés par leur silence ou leur complicité aux odieuses agressions préparées et subventionnées par nos gouvernants contre un grand peuple qui a commis le crime de se délivrer de la domination capitaliste. Mais si candides, qu'ils soient d'ordinaire, les lecteurs des feuilles radicales n'ont pa's pu s'empêcher de comparer la conduite de leurs politiciens avec l'attitude tout opposée des hommes d'Etat anglais ou italiens. Quand ils ont vu ceux-ci tendre la main aux hommes de Moscou, ils se sont demandé s'ils n'avaient pas été trompés et mystifiés. L'heure est venue pour les matadors du parti de s'expliquer et de. se défendre. Le théologien ou plutôt le chapelain qui les inspire dans les coulisses s'est ftiis en devoir dé les fournir d'arguments. Accommodant aux besoins de sa cause l'histoire de la Révolution française qu'il enseigne à la Sorbonne, il accusait naguère Krassine d'avoir commis une grave erreur historique en comparant les Montagnards aux bolchevistes, guet rouge, soutenait, contre l'évidence, que jamais nos révolutionnaires n'avaient violé la légalité et qu'ils avaient toujours gouverné, même sous la Terreur, d'accord avec la majorité du pays. Les lecteurs de l'Humanité ont encore présents à là mémoire les faits nombreux cette thèse inadmissible....