Extrait du journal

La sagesse du prolétariat a déjoué une fois de plus les calculs de la réaction politique et sociaïfe. La lutte aurait été d'autant plus dangereuse qu'elle commençait par une ̃équivoque. On; au^ rait *pu croire, à lire la dépêche un peu sommaire et irritée du ministre de la 'Marine', qu'il refusait aux ouvriers des arsenaux, dans l'intérêt supérieur de: la "défense nationale, le droit de grève. C'eût! été une théorie très périlleuse. Car si les ouvriers des poudreries n'avaient pas le droit de se mettre en grève, et cte résister à l'Etat-patron, sous prétexte, qu'il faut de la poudre pour la défense du pays, le droit de grève pourrait être menacé de proche en proche dans toutes les corporations, dans les mines, dans les'chemins de fer, dans la métallurgie car pour la guerre il ne faut pas seulement de la poudre, il faut du charbon, de l'acier, des moyens, de. transport. Déplus, selon la juste • remarque, des ouvriers de l'arsenal de Toulon, la négation du droit de grève implique la négation du droit, syndical. Le syndicat est. frappé :d'e -paralysie*, s'il ne peut, au, terme- des négociations engagées par lui, faire entrevoir, comme sanction suprême, le recours à la grève. Mais la pensée, du ministre n'était point allée- contre ceis droits essentiels de la classe ouvrière à laquelle il ;a âonné, comme militant et comme ministre, tant de marques de dévouement. Dè& avant-hier soir il déclarait dans des interviews qu'il n'entendait porter aucune atteinte au droit de grève, qu'il condamnait seulement l'usage imprévoyant qui en était fait à cette heure clans les arsenaux....