Extrait du journal

r Les mots sont de grands tyrans, dit Ré my do-Gourmont, et il y a si longtemps qu'ils régnent que leur pouvoir est incontesté ». En France .et en Allemagne, les Partis socialistes ont subi trop longtemps la tyrannie du mot unité, lequel mot n'ajamais correspondu ù la chose. L'unité de façade, sans unité de pensée, a permis à la lèpre réformiste de ronger ces organisations dont le programme était de lutte de classes et de révolution. La fausse unité a entraîné l'ensemble de ces partis dans la honte, le crime et le déshonneur, en 1914. Sans le mensonge de l'unité, la trahison de 1914 n'eût pas été unanime. La preuve en est que dans les pays où les fractions socialistes étaient indépendantes, ou dans ceux où la scission salutaire avait séparé les révolutionnaires des réformistes : la Russie, l'Italie, l'Angleterre, les Etats-Unis, la Serbie, la Bulgarie, l'opposition irréductible au régime capitaliste et & la guerre impérialiste n'a jamais cessé. Tandis qu'en France, en Allemagne, en Autriche, en Belgique, ou régnait « l'unité », la défaillance des socialistes fut à peu près générale. :!....