Extrait du journal

̃ Mais, hélas Il est des grâces d'Etat' en matière de fraude comme en toute autre. Le « gabelou », le « rat-de-cave » ou le douanier verbalise automatique-' ment sans distinction de personnes ni d'autre considération que celle de remplir son devoir. Et c'est merveille que la Rigidité de conscience avec laquelle un douanier, payé 100 francs par mois, reste inaccessible aux tentations de tout ordre qui l'assaillent. Il ne connaît que le règlement. Mais quand le modeste agent, du fisc a exécuté ce règlement, qu'il- s'agisse d'un paquet de trois kilogrammes de tabac, valant vingt sous, ou d'un chargement de dentelles représen-: tant, des milliersde francs soustraits au -Trésor, les transactions .interviennent. Et dans la fraude, comme dans les autres branches de l'activité commerciale, le respect et la bienveillance se mesurent à l'importance de l'opération. On me cite les deux cas suivants de transactions consenties par la haute administration centrale de Paris, en deux circonstances bien différentes, comme on va voir .̃ Le premier est celui d'un garçon de magasin qui commit une erreur involontaire, dans la déclaration d'une mar-: chandise. La bonne foi du contrevenant fut reconnue par les chefs de la douane locale qui proposèrent, à l'instar du tarif de Paris, une amende de 50 francs. A Paris, on trouva la répression, insuffisante et l'amende fut élevée à 300 francs. MM. Touzard, Brunet, Laurent.et tous les dragons préposés à la garde du Trésor blâmèrent la générosité excessive des chefs de la douane locale....