Extrait du journal

était peut-être plus apparent que réel et nous serions bien étonné si, sur un grand nombre de bancs de la gauche, on n’avait point senti la nécessité de montrer plus de vigilance et de por ter remède à une situation générale des plus inquiétantes. Cette préoccu pation s’est même manifestée, si l’on veut bien lire entre les lignes, dans, les termes mêmes de l’ordre du jour adopté. En proposant à la Chambre de témoigner sa confiance dans le gou vernement « pour poursuivre la réa lisation des réformes nécessaires à la défense nationale » et sa résolution > de continuer à exercer, un contrôle vigilant sur les dépenses militaires les auteurs de cet ordre du jour, avaient, eux-mêmes, indiqué que tout n’était pas pour le irijeux et cherché à couvrir les responsabilités futures de la majorité, tout en laissant dans l’ombre ses responsabilités anciennes. Or, ce sont ces dernières qui for ment, en réalité, le fonds de la ques tion. C’est à la déplorable gestion, à l’incurie, à la mauvaise volonté, aux procédés odieux du général André qu’est dû tout le mal. A-t-on oublié par exemple, qu’au moment de l’alerte occasionnée par l’incident de Tanger, il a fallu dépenser plus de 200 mil lions pour mettre en état nos défen ses de l’Est, en allant seulement au plus pressé ? N’est-ce pas également le même ministre qui a ouvert à deux battants la porte au favoritisme en prononçant ces trop fameuses paro les : « L’avancement des officiers est entre les mains du Parlement » ? N.’est-ce point également à l’attitude, aux procédés du général André qu’est dû un état moral dont les effrayantes conséquences ont apparu trop claire ment en ces derniers temps ? Or, la majorité avait couvert tout cela ! A ce point de vue, l’on peut dire que le livre de M. le capitaine Humbert, qui était la base de l’interpellation, ne posait pas la question sur son véri table terrain. C’est ce qui ne lui a pas permis d’aboutir à une conclusion nette et vraiment utile. Nous reconnaissons volontiers que les successeurs du général André, MM. Berteaux et Etienne, ont travaillé à remédier à cette situation. Mais on...