Extrait du journal

Paris, le 13 octobre 1893. M. Ranc intervient dans lo débat soulevé par M. J. Reinach. Comme il ost resté fidèle à l’ancien système de concentration qui a porté de si tristes fruits, durant une longue période de législatures, il ne veut pas entendre parler de la constitution d’une majorité ou d’un ministère dans les quels on ne ferait point la part des radicaux. M. Ranc oublie une chose essen tielle, c’est que personne n’a été ni plus ardent ni plus habile que les radicaux, pour désorganiser les majo rités et renverser les ministères qui ont eu la faiblesse de compter avec eux. Rien que cela doit suffire, à mon sens, pour qu’on tâclio de se passer d’eux ; s’ils étaient animés de l’esprit gouvernemental, ils se fondraient dans une majorité gouvernementale (je ne dis pas ministérielle) ; ils cherche raient, sans doute, et ce serait leur droit à obtenir des concessions, en échange de celles qu’ils feraient euxmêmes, mais une fois l’accord établi, ils ne le rompraient pas pour un oui, pour un non. Ce n’est pas ainsi, malheureuse ment, que les radicaux ont compris leur rôle depuis une quinzaine d’an nées; de peur de perdre les faveurs de leur clientèle la plus avancée, ils ont passé leur temps à la flatter au lieu do chercher à l’éclairer; ils se sont toujours considérés comme un parti d’opposition et ils n’ont reculé devant aucune alliance pour aboutir, en som me, à ne faire que de l’obstruction. C’est au point qu’il leur est arrivé...