Extrait du journal
« Monsieur le ministre, dit-il, j’ai l’honneur de vous présenter ce qui reste de l’équipage de Y léna. C’était un équipage de braves gens. Ils étaient animés d’un bon esprit. Ils savaient être dans la main d’un chef fier de les commander. Aujourd’hui, ces braves gens pleurent ce chef ; ils pleurent leurs officiers qu’ils aimaient ; ils pleurentleurs camarades impitoya blement fauchés, mais la catastrophe, je l’affirme, n’aura pas amolli leurs vaillants cœurs de marins. » Ils sont prêts toujours à braver les périls : ce qu’ils faisaient hier, ils le feront demain pour le bien du ser vice et l’honneur de la marine. » L’amiral était ému, et M. Thom son, lui répondant, ne le fut pas moins. « Merci, amiral, dit-il, de vos pa roles éloquentes. Elles saluent un désastre immense et irréparable qui, peut-être, prive la marine d’un su perbe cuirassé et la prive à coup sûr de tant de valeureuses existences. Notre consolation, s’il peut s’en trou ver une, est que tout le monde a fait son devoir. Je tiens à le proclamer très haut, nous n’oublierons jamais ni ceux qui ont agi en braves comme ils ont l’habitude de le faire, ni ceux qui sont morts, ni les parents qu’ils laissent après eux. s Je vous félicite, messieurs, au nom de la République, d’avoir fait votre devoir. » Ayant dit, le ministre passe lente ment devant le front des troupes, s’arrêtant pour interroger ceux qui lui ont été signalés; les hommes sont groupés par catégories ; en tête de chacune, un maître salue le ministre et dit à voix haute : « Torpilleurs, 8 manquants ; canonniers, 9 man quants ; mousqueterie, 6 manquants; chauffeurs, 32 manquants ; mécani ciens, 46 manquants, etc,, etc. » Les causes de la catastrophe. Une Commission a été nommée par le ministre pour rechercher les causes de l’explosion. De l’avis des membres mêmes de la Commission, il est dou teux que l’enquête puisse arriver à des conclusions présentant un carac tère de certitude absolue. L’hypothèse d’une déflagration spon tanée des poudres est celle qui est le plus communément admise....
À propos
Fondé en 1890 à Bourges, L’Indépendant du Cher était un journal dévolu à la cause agricole et ouvrière. Il paraîtra jusqu’en 1915.
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