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L’Indépendant du Cher, 16 novembre 1907

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L’Indépendant du Cher
16 novembre 1907


Extrait du journal

Nous ne parlons pas seulement du gou vernement marocain qui, observant les traditions orientales, opposait la force d’inertie aux rappels qui lui étaient adres sés, retardant la réalisation des réformes qui auraient eu pourtant pour premier effet d’améliorer sa situation si précaire et si menacée. L’assassinat du docteur Mauchamp, les massacres de nos nationaux, les agres sions commises contre notre frontière du sud, le bilan est long des offenses que nous avons reçues jusqu’au jour où, sous peine de ruiner à jamais notre prestige aux yeux des populations marocaines, de provoquer par notre inaction un redou blement du fanatisme musulman, nous avons dû nous décider à intervenir aussi bien dans l’intérêt des autres puissances que dans notre propre intérêt. Mais, loin de chercher à étendre notre intervention, nous nous sommes efforcés, au contraire, de la limiter au strict nécessaire. Sui vant une formule qui définit exactement notre rôle à Casablanca : nous sommes restés sur la défensive vigoureuse. Cela résulte aussi bien de la publica tion des pièces relatives au débarquement de nos troupes que des déclarations con cluantes faites par le gouvernement. Evi ter toute nouvelle complication, telle a été la préoccupation constante de notre diplomatie qui, depuis la réunion d’Algésiras, n’a pas varié dans sa ligne de con duite alors que d’autres ne craignaient pas de modifier la leur au gré des événe ments, suivant qu’ils fondaient l’espoir de retirer quelque avantage particulier de ces changements. Ce serait la plus criante injustice que de ne pas reconnaître cette rectitude et aussi la fermeté prudente et avisée avec laquelle ont été défendus les intérêts de notre pays. Avant le débat sur les affaires du Maroc, la Chambre avait son opinion faite à ce sujet. Quelques observations tendancieuses ne pouvaient modifier ses sentiments ni affaiblir sa confiance dans les hommes qui ont réussi à déjouer toutes les embûches par la loyauté de leur action. Si le problème posé n’a pas encore reçu la solution qu’on espérait au lende main de la réunion d’Algésiras, la faute ne leur incombe pas, car ils ont mis tout en œuvre et n’ont rien négligé pour hâ ter la conclusion. Pendant tout le cours des négociations le gouvernement français a eu le souci continuel de montrer sa bonne volonté et son entière bonne foi. )1 a réussi à convaincre les puissances, puisque toutes, sans aucune exception, ont donné leur adhésion aux mesures que nous avons (été contraints de prendre à la suite des massacres de Casablanca. Le but n’a .pas été facile à atteindre. Il a fallu beaucoup d’habileté et de doigté pour venir à bout de toutes les préven tions intéressées et de tous les partis pris. Raison de plus pour rendre un juste hommage à notre ministre des affaires étrangèes qui a eu une lourde mission à remplir, au cabinet tout entier, — à la diplomatie française qui a fait preuve, suivant l’appréciation du « Figaro » — peu suspect de tendresse pour les mem...

À propos

Fondé en 1890 à Bourges, L’Indépendant du Cher était un journal dévolu à la cause agricole et ouvrière. Il paraîtra jusqu’en 1915.

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