Extrait du journal

Le Journal officiel a publié jeudi un décret portant réorganisation de la Bourse du travail de Paris. Cette réorganisation s’imposait et depuis loogtemps l’opinion publique l’atten dait. On n’a pas oublié les révélations sensationnelles du rapport présenté au Conseil municipal par M. Félix Roussel ; il y était dit que la Bourse du travail était devenue une sorte de Cour des Miracles, un mauvais lieu où se commettaient les pires excès, où le vol se pratiquait, où les recéleurs trouvaient un abri ; le préfet de la Seine a confirmé ces informations. Le nouveau règlement aurait sans doute paru plus tôt, si la majorité du Conseil municipal était entrée avec une meilleure volonté qu’elle ne l’a fait dans la voie des réformes nécessaires. Elle a tergiversé, sous la pression des organes socialistes. Fina lement, le règlement nouveau est doux. Et cependant les intéressés lui font, eu ce moment même, le plus mauvais accueil. Le décret qui vient de paraître, avec la date du 41 août 1905, laisse aux syndicats la nomination de la Commission administrative établie par le décret antérieur qui remonte au temps où M. Millerand était ministre du commerce. Mais il veut qu’il puisse être fait appel devant le Conseil municipal des décisions prises par la Commission administrative. De plus il dit que le préfet annulera les décisions con traires aux lois, décrets et règlements qui régissent la Bourse, ou aux arrê tés pris en vertu de ses pouvoirs propres. C’est ce que les chefs socialistes trouvent intolérable. Il y a eu des interviews que pu blient les journaux de Paris. Parlant du nouveau décret, le ci toyen Beaumé, un des secrétaires de l’Union des syndicats, a dit : — Ce document n’a pour nous aucune valeur ; nous nous en désintéressons complètement. Nous attendons, dans la plus parfaite quiétude, que le préfet le...