Extrait du journal

L’oncle Samuel uc répondit pas. — Vous êtes méchant, reprit Michaël, méchant et rancuneux comme un écolier d’université à qui l'on a volé sa maîtresse ou cassé sa pipe. Wilhem et Conradin se regardaient étonnés de l’étrange début qu’avait l’explication sanglante qui allait s’engager dans quelques secondes. - Je ne connais pas de vieillard plus nuisible que vous cl surtout plus tapageur, or.de Samuel, pour suivit Michaël. El son accent était plus railleur qu'irtilé, et la stupeur de l'oncle Samuel diminua un peu à celle voix qui d’abord annonçait des tempêtes, et parais sait maintenant s'assouplir et se rassérérer comme tes ciels orageux et gros tonnerres sur lesquels glisse tout à coup un furtif rayon de soleil. — Mais foi, oui 1 poursuivit Michaël, vous êtes un vieillard bien incommode et bien tapageur, notre bon oncle Samuel, et si c.% n’était qu’avant tout j’ai des préjugés, moi, des préjugés relatifs à la vieillesse et à la famille, je vous couperais les deux oreilles avec le plus petit des couteaux de cuisine de la tour. Il y avait si peu d'irritation dans la voix de Michaël que l’oncle Samuel retrouva un peu de | ré gence d’esprit et grimaça un sourire, sans toutefois cesser de trembler, et sans lever les yeux qu’il te nait livésau sol tout humide du sang du pauvre Eclair — Je sais bien,dit Michaël,que je vous ai un peu 'contrarié hier soir, et qu’il est parfois désagréable de contrecarrer les volontés d’un vieillard acariâtre et quinteux ; mais que voulez-vous? vous faisiez |vs honneurs de la tour avec si peu de courtoisie *cl de bonne grâce, vous paraissi z si bien disposé à laisser mourir de faim notre cousine, pour épar-...