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L’Industrie, 23 février 1852

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L’Industrie
23 février 1852


Extrait du journal

La mesure proposée par M. Ducos, ministre de la marine et des colonies, pour transformer la peine du bagne en celle de la déportation à la Cuyane française, est une de ces mesures tellement féconde et salutaire, que l’on ne peut qu’y applaudir des deux mains, en dépit de tout autre préoccupation. Cette transformation, quand elle cera complète, aura un double et heureux résultat, que tout le monde appréciera aisément. La France sera enfin débarrassée de cette hon teuse plaie des bagnes ; cloaques immondes des vices et des scélératesses les plus monstrueuses. La société ne verra plus auprès d’elle, comme une sinistre menace, cette hideuse population courbée sous l’infamie, croupissant dans une fainéantise à peine interrompue par les coups de bâtons, tenir , ouvertement école de raffinement de crime, en at tendant l’heure de l’évasion ou de la libération qui lui permet de mettre en pratique scs effroya bles leçons. D’un entretien dispendieux, d’une uti lité à peu près nulle, sous le rapport du travail obtenu, le forçat coûte presqu’autant qu’au brave marin, sans rendre aucun service réel. Il sort du bagne pour voler, tuer, incendier, ou combattre sur les barricades ; et si par hasard, une bonne pensée de repentir germe dans son cœur et le porte à désirer et mérita;- sa réhabilitation, la tache indélébile du bagne le lait chasser de tous les ate liers, et, au besoin la trahison de scs anciens compagnons de chaîne le rejette forcément dans le crime. L’est ainsi que se grossit constamment, dans une progression effrayante, cette année d’ennemis implacables de notre société, janissaires naturels et féroces du communisme et de la jacquerie. Transportés dans les forêts de la Guyane, ces mêmes hommes, soumis à la double influence de la religion et du travail agricole, les deux plus puis sants agents de moralisation que l’on connaisse, se transformeront promptement en bons travail leurs. La perspective de la propriété, de la famille et d’une vie tranquille les attacheront définitivement...

À propos

Fondé en 1845, le Mémorial judiciaire de la Loire est, comme son nom l’indique, un journal judiciaire. D’abord hebdomadaire puis quotidien, il est rebaptisé L’Avenir républicain en 1848, puis L’Industrie en 1852, puis le Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire en 1854, nom qu’il raccourcit quelques quatre-vingt-ans plus tard en Le Mémorial. Collaborationniste, le journal est interdit en 1944.

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