Extrait du journal

Cet émoi devant les suspicions, visant « l'honneur du Parlement », est vraiment admirable de la part du fils de ce Flandin (1) qui, étant sénateur, s'est acquis des titres au proconsul de la Tunisie en découvrant l'artifice de procédure qui a permis aux clémencistes de bannir un ministre de l'intérieur, M. Malvy pour le crime de forfaire; et de la part de ce fils Flandin qui, député, renversait un ministre, il y a peu de jours, en l'accusant d*avoir spéculé sur les blés. De père en fils, dans cette illustre famille, on se charge de démontrer que les ministres de la République sont des concussionnaires, des prépararateurs. Après quoi on vient s'écrier, à la tribune de la Chambre, étant ministre soi-même : « Comment pouvez-vous soupçonner que dans ce pays où T honnêteté est traditionnelle, un homme qui détient une parcelle de l'autorité ou de la gestion des affaires, puisse favoriser de$ intérêts étrangers à l'intérêt général? ». C'est à lui éclater de rire au nez..., surtout en songeant qu'il a le toupet de nous tenir ce langage, tandis qu'une commission d'enquête parlementaire étale sous nos yeux toutes les turpitudes d'anciens ministres qui se sont conduits...