Extrait du journal

Si l" observateur inconnu nu de la S. D. N. voulait bien quitter la salle des séances, ne plus lire de journaux, ne pas aller voir les actualités au cinéma, et ignorer la T.S.b.» il redeviendrait un peu lui-même, il pourrait méditer sur Li nouvelle Genèse et ferait peut-être ces réflexions : pour f enfantement d’un ordre nouveau, quelbues hommes sages ne seraient-ils pas préférables à ce monde en armes ? Que vaut l’esprit de guerre sans l’assurance du ravitaillement ? Il est survenu des changements dans les modes de combat depuis que le gladiateur portait avec lui tout son armement ! Les armées modernes ont besoin d’une gigantesque intendance. La grande erreur commise par les auteurs du I raits de Versailles fut préaisément d’oublier que si le ravitaillement interallié en blé, charbon, pétrole, avait été à la base de la victoire, il fallait, pour établir une paix durable, le continuer et détendre aux ennemis de la veille, assiégés pendant plus de quatre années dans une immense forteresse. Mais en 1919 le « chacun pour soi » économique redevint la règle. Les f lançais se sont trompés comme les autres, mais la grosse responsabilité dans la rupture du front économique n’est pas leur fait. Et cependant des esprits clairvoyants avaient dès cette époque posé la question de la répartition des matières dont il est parlé aujourd’ hui du bout des lèvres, l’épée dans les reins... Pour la entière fois, on répétera que la guerre de 1914 a donné un coup de pouce formidable à la production, introduit dans F humanité la notion d’abondance sans offrir les moyens de l’utiliser, une fois relevées les ruines du champ de bataille. Seize ans après, aujourd’hui, les données du problème n’ont pas varié. Mais rien n a été résolu. Il y a des nations surpeuplées, des peuples suréquipés, des économies pli théoriques, des éco momies anémiées, des économies paralysées. Des noms viennent à la pensée, le Japon, 1*Allemagne, l’Italie. Et ce problème qui paraissait si complexe, est simple ; il est unitaire. il est total, il vaut pour les peuples pour les groupes, pour les individus. Richesses collectives énormes, misères personnelles profondes, abondance invendable ici ; là, déficience. Inutile d'observer sous l’angle politique, sous l aspect géographique ou ethnique. Seul compte le social, c’est dédire l’humain....