Extrait du journal

Nous avons, avec tous nos confrères, raconté l’aventure plaisante dont le petit Vignon-Rouvier a été le ridicule héros. Ce jeune struggler-for-life a, on le sait, apporté en dot à sa future, Mlle Abadie, une note de quelques centaines de mille francs à payer au fisc, en faisant imprudemment vérifier par l’Enregistrement les bénéfices réalisés par la maison Abadie. Le directeur de l’Enregistrement ayant découvert que cette maison n’avait ni dé claré ses bénéfices, ni effectué les verse ments prescrits par la loi, la société Abadie devait fatalement être condamnée à rendre gorge et à payer une lourde amende; et c’est ce que M. Rouvier aurait songé à em pêcher, do peur que la dot de son cher beau-fils ne fût diminuée de cette forte somme. En roublard qu’il est, il a imaginé de substituer la prescription de cinq ans à la prescription trentenaire qui régit actuelle ment la perception de l’impôt sur le re venu. De cette façon, la majeure partie de l’amende due par la maison Abadie serait prescrite et sauvée. C’était absolument génial, n’est-ce pas? Aussi la « distribution » de laChambre des députés contenait-elle, tout récemment, un projet de loi déposé par M. Rouvier» relatif...