Extrait du journal

rw® PigMI® Chez le propriétaire de la «poste aux chevaux» Cent fois; vous êtes passés devant cette maison et ce mur, élevés rue Pigalle, juste en face du Cabaret de la Lune Rousse. Et cent fois, sur ce mur, vous avez certaine ment lu : « Poste aux chevaux de Paris », « Poste aux. chevaux » ?‘Non, vraiment, cela ne vous a rien dit. Et je pourrais nommer plusieurs éminents représentants de la commission du Vieux-Paris qui, eux aussi, ont lu cette enseigne, sans réfléchir, davantage. * ’ ■ Ce n’est pas‘le propriétaire, il est vrai, qui cherchera jamais à attirer l’attention du public sur son établissement. — Nous .sommes morts, m’a-t-il dit. Laissez-nous parmi les morts !... Je conserve l’enseigne. Je viens même de la faire re peindre. C’est par fidélité au souvenir do mes aïeux qui furent les maîtres de poste ici, de 1737 jusqu’à 1870, date où le mono pole (devenu.illusoire par la diffusion des chemins de fer) fut complètement suppri mé. Car c’était un monopole, vous le sa vez. Monopole qui, en échange, créait des devoirs. Ainsi un maître de poste, tant qu’il avait des chevaux dans ses écuries, était tenu de répondre, le jour comme la nuit, à la réquisition du premier vefiu qui, présentant des papiers en règle, pouvait ainsi se faire délivrer un permis de poste....