Extrait du journal

Le Sénat reprend aujourd’hui la discussion du projet de loi sur la presse. On veut espérer qu’il ne re noncera pas à son rôle de défenseur des libertés républicaines. Mais, d’autre part, on sait qu’il veut éviter un conflit avee la Chambre et qu’il recherche une transaction. « Je sug gère, a dit dans la dernière séance M. Mario Roustan, une transaction entre ceux qui veulent la liberté mal gré ses abus et ceux qui, pour sup primer ces abus, n’hésitent pas à en tamer la liberté. » Mais comment concilier deux intentions si forte ment opposées ? Va-t-on couper la liberté en morceaux, en céder un quart pour éviter qu’on n’en prenne la moitié ? Il faut en rester à la déclaration des Droits de l’Homme : « Tout citoyen peut (parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. » En dehors de ce précepte formel, il n’y a qu’erreur et danger. Gn peut répondre, il est vrai, qu’il ne s’agit pas de toucher à la règle abstraite, mais seulement de modifier les con ditions de son application et qu’on se propose uniquement de fixer la...