Extrait du journal

Quadruple asphyxie. — Trois morts. — Fatale imprudence Au rez-de-chaussée de la rue Gay-Lussac, n° 36, est située une pâtisserie exploitée par les époux Muesch. Leur personnel se com posait de. quatre apprentis ou ouvriers, parmi lesquels le frère du pâtissier. Tous quatre logeaient au sous-sol, en face du four. Hier matin, à sept heures et demie, M. Muèsch fut fort étonné de n’apercevoir au cun des ouvriers. Il les appela à travers le plancher de bois et, ne recevant aucune ré ponse, n’entendant aucun bruit, il fut pris d’inquiétude et descendit dans le sous-sol. Un lugubre spectacle l’attendait. Son frère et deux des apprentis étaient étendus, inanimés, sur leur lit, la figure convulsée, l’écume à la bouche. Seul, le jeune Henri Raymond, âgé de seize ans, râ lait et respirait encore. Le pâtissier n’eut pas tout de suite la force d’aller chercher du secours! Avec l’aide du concierge et du médecin, on réussit à transporter le jeune Henri Raymon hors de la cave. Puis, le commissaire du quartier fut prévenu et commença son enquête. Elle établit que Charles Muesch, âgé de trente et un ans, Auguste Pélatan, âgé de seize ans, né à Rheineck (Suisse), et Henri Toussaint, âgé de quatorze ans, avaient succombé à l’asphyxie par l’oxyde de carbone, et que ce sinistre devait être attribué à l’imprudence dos ouvriers, qui auraient négligé de régler le .tirage de la cheminée d’appel. Dans la chambre des époux Muesch se trouvaient deux [serins, et, dans le soussol, un chat, qui ont également péri....