Extrait du journal

— Parlez, fit-elle d’un ton sec, sans se rapprocher de Bonita, dont elle était éloignée de quelques pas. — Ce que j’ai à vous dire, madame, ne doit être entendu que de vous : Etes-vous sûre que personne ne nous écoutera ? — Personne. ., — Alors, je vais parler sans détours. Quelqu’un qui vous touche de très près et la., danseuse appuya sur les deux derniers mots — sait que M. d’Alzan est votre amant. Cette communication inattendue cou vrit d’une pâleur mortelle les traits de la comtesse; elle chancela comme si elle se trouvait mal. Elle avait compris que ce quelqu’un ne pouvait être que son mari. — J’aurais dû vous préparer à cette nouvelle, — continua Bonita, mais je vous croyais plus forte. Du calme, ma dame; la situation l’exige; je ne puis rester bien longtemps ici. — Comment... comment savez-vous ce que vous venez de me dire? demanda Mme de Prinac d’une voix entrecoupée. — Oh! vous pensez bien que si je suis venue de Paris à Avignon pour vous mettre sur vos gardes, c’était avec la certitude de pouvoir prouver ce que j’avance. — Ah ! vous avez des preuves ? dit la comtesse s’avançant vers Bonita et la couvant du regard. . — J’en ai, et des meilleures. — Asseyez-vous dit la comtesse allant à la porte de sa chambre pour s’assurer que personne n’était aux écoutes; maintenant vous pouvez parler, ajouta-t-elle^ensuite. — Ne craignez-vous pas le retour de M, de Prinac? S’il ma vorait ici I...