Extrait du journal

N n’a pas de renseigne ments militaires sur le front, où il fait un temps affreux, mais on com mence à recevoir des récits et des impressions, et la guerre perd un peu de son air abstrait. Un jour naliste anglais a visité un camp de la Boyal Air Force. H a vu les aviateurs qui ont photographié la position Siegfried à 200 mètres, et ceux qui ont survolé les premiers le territoire ennemi- H ne nomme pas, ,comme on peut penser, l’en droit de sa visite. Il a admiré le camouflage que l’œil d’un épervier ne percerait pas, et les quartiers généraux qu’il faut chercher com me une aiguille dans une botte de foin.i l! y a là, invisibles sur d’im menses espaces, des tentes peintes et des wigwams de paille. Une église du treizième siècle abrite, avec la permission du cardinal Ver dier, la liturgie des deux cultes. Le magasin de biscuits s’appelle : * Pâtisserie générale >. Les cafés des villages vendent maintenant du thé et du tabac anglais. Presque tous les officiers parlent français. On est fier de ses exploits ; on est prêt à accomplir n’importe quoi et n’importe où. à la frontière belge, le long des trois districts de SaintVith, d’Houffalize et de Bastogne, les Allemands ont tendu un rideau de feuillage qui les dérobe aux vues. Des arbres de 5 mètres de haut ont été trans plantés. Néanmoins, les conversa tions s’engagent, par-dessus la frontière, entre un autre journaliste anglais et les soldats allemands....