Extrait du journal

Il n’est pas de plus grande entreprise française que la mise en valeur de nos territoires d’outre-mer. Cependant, à la table du Conseil où s’asseoient les ministres, celui des Colonies est placé tout au bout. Il administre \ un immense empire ; partout où j flotte notre drapeau, il assure l’ordre, la sécurité, l’instruction et gère les finances, il conseille l’agriculture, il dirige le com merce, ;l’industrie, il décide des travaux publics, etc., etc. Il doit être universel. Il ,a tous les devoirs, il a tous les pouvoirs. Mais il est un tout petit roitelet devant ces puissants potentats que sont les ministres de l’Inté rieur, des Finances, des Affairés étrangères, de la Guerre. D’ail leurs, l’Algérie lui échappe, elle dépend de l’Intérieur ; et le Maroc relève du Quai d’Orsay. Trois: ministères pour gouverner un seul empire colonial, c’est deux de trop. Nous sommes la deuxième puis sance coloniale du monde. Sur tous les continents, au bord de toutes les mers, il y a des terres françaises.^ Quand nous décide rons-nous à constituer un-grand ministère des Territoires d’outre mer ? Depuis toujours, s’il eût existé, il aurait pu, avec une autorité plus grande, et grâce à elle, créer plus solide encore entre des territoires si divers cette communauté des intérêts essen tiels qui est l’expression même de , la^notion d’empire, La difficulté a longtemps été de laisser chacune de nos colonies vivre sa vie égoïste, tout en éveillant chez elle le goût et le désir d’associer son avenir et ses intérêts à ceux de la France et des autres colonies françaises. & £ £ Mais aujourd’hui, le problème est différent. Les distance^ n’existent plus, les barrières s’écroulent et les moyens méca niques de produire, de transpor ter, sont immenses. Des peuples qui s’ignoraient se fréquentent aisément ; des intérêts, qui sem-...