Extrait du journal

tous côtés. Il ne parvint pas à le décou vrir. Du reste, il était tellement ahuri, bousculé, énervé, qu’il eût pu passer à côté de Michel sans le voir. Au moment où il sentait, grâce au brouhaha grandissant, une abominable migraine, il réfléchit que le meilleur parti à prendre était de sortir, de rechercher la voiture de Michel, et d’attendre son dé part. Il mit sur-le-champ cette idée à exécution. Mais le cabriolet avait disparu. Michel était-il reparti déjà ? ou bien avaitil simplement congédié sa voiture ? In certain, Lucien attendit en se promenant de long en large. Trois heures sonnèrent. La Bourse ferma. La foule s’écoula lente ment. Autour du monument des groupes se formèrent. Mais Lucien ne retrouva pas Michel. La trace d’Eva lui échappait une deuxième fois. Cependant, Lucien était fixé sur un point : Michel Baldus n’avait point quitte Paris ; sa sœur devait proba blement s’y trouver aussi. Les jours suivants, Lucien retourna rôder à la Bourse et aux alentours. Il ne revit point Michel. Pour le coup, c’était de la malchance. Lucien ne cher cha plus, se laissa aller au décourage ment. —Tu sais que mon portrait s’avance,lui dit un jour Valentine. M. Mayran nous a exprimé le désir que tu ailles le voir. Lucien, en ce moment, s’intéressait as sez peu au portrait de sa sœur. Cepen dant, il ne pouvait guère répoudre non. Il acquiesça donc au désir exprimé et, un matin, se rendit à l’atelier de Claude. — Décidément, on ne te voit plus, dit...