Extrait du journal

des Champs-Elysées », vers « Place de l’Alma ». A travers la muraille blanche, toute neuve, j’évoque, au delà de la voûte, le zouave de pierre, adossé à la pile du pont, et que cherche à étouffer le fleuve enflé. Tout à coup, la rame ralentit-, sa vitesse, s’arrête. Il se fait, un grand silence. Les minutes s’écoulent. Des curieux entr’ouvrent les portes, passent la tête, cherchent à voir quelque chose. Brusquement, la lu mière s’éteint... Un peu d’inquiétude règne autour de moi... L'a lumière revient. Personne, heureuse ment, ne s’est affolé. Le chef de train passe. Je lui dis : — En cas d’occident de machine l’usine... — Il y a, dans la voiture motrice, me répond-il, des accumulateurs dont la force permet d’amener le train à la gare pro chaine. — Et si un léger affaissement de la voie, un petit éboulement, par exemple..* — Impossible. — Supposons. Alors ? — Alors on ferait descendre le public sur la voie, poser les échelles de fer qui se trouvent dans chaque wagon. — Mais il est dangereux de circuler sur la voie ? — Non. Tous les cent mètres il y a, con tre la voûte, une bande peinte en rouge et un anneau qui interrompt le courant quand oiî le tire. Pas d’électrocution pos sible. — Mats, pour aller à cet anneau, il faut y voir clair. Supposez que la conduite de la lumière soit rompue, avez-vous des lam pes de poche ? — Ah 1 des lampes de poche... — J’aime à croire que, dans un cas pa reil, les voyageurs ne se précipiteraient pas tumultueusement sur la voie... Au bout de trois quarts d’heure d’attente...