Extrait du journal

Il précise les dessous du scandale et attd que les responsables. M. Meslier, député de la Seine, a biel voulu noue donner une interview sur 1< scandale d’Asnières. — Depuis l’âge de 25' ans, nous a-t-S dit, soit comme conseiller municipal d« Clichy, soit comme député d’Asnières ou de Saint-Ouen, j’ai vu se dérouler devam mes yeux étonnés bien des affaires s un prenantes mais le scandale d’Asnières les ' dépasse toutes. Il n’a pas seulement un caractère local c’est le peuple des contribuables qui y est intéressé puisque c’est lui'qui paye. - Et quoi qu’il arrivé, dans cette affaira il paiera puisque M.Clemenceau, trompé jq l’avoue par son administration, a signé le* actes officiels préparés par un notaire. Ce^ pendant tout le monde est d’accord pou* dénoncer un traité qui foule aux pieds te droits communal Le fait est intéressant à retenir car il permet de saisir sur le vif des procédés qui eussent, même sous l’ancien. régime, conduit loin leurs auteurs. Qu’èstece donc que ce scandale ? Il est complexe : Au premier plan, violation de la loi. par un des ' fonctionnaires chargés de l’appliquer. Et ici M. Meslier se livre à. de violentes attaques contre la personnalité du direc teur de l’hygiène. Au deuxième plan, la plus suggestive des dilapidations, que l’on puisse saisir. Une propriété située près de la gare d’Asnières, mais petite, couverte d’un bâ timent humide, vieux, inhabitable, à été achetée pour la somme énorme de 500.000 francs, plus 180.000 francs de loyer sans compter divers chapitres d’’indemnités. Dans cet immeuble on veut créer un dé pôt pour les prostitués mineurs des deux sexes. A côté de la mairie, de l’hôtel des postes, du marché, de l’église, des écoles communales... Je n’achève pas, car il m’est trop pénible d’insister. Au surplus, ce qui me console, ce n’est pas seulement la protestation de la com mission d’hygiène publique composée des hommes les plus éminents par la science et la conscience, ce n’est pas non plus la protestation, unanime d’une ville de 40.000 habitants, c’est l'assurance que j’ai recueillie dans tous les milieux politiques, que des protestations énergiques se fe raient entendre contre la dilapidation des finances nationales. Je laisse ici volontairement de côté la droit communal méconnu. J’oublie même, la méconnaissance faite par le directeur de l’hygiène de la loi dui 11 avril 1908 ; je ne retiens pas le fait d’a voir nommé et réellement appointé des fonctionnaires pour un établissement qui n’existe pas encore ; mais je ne puis ou blier que je 6uis contrôleur des dépenses budgétaires. La question est précise : on a payé, cet immeuble , trois fois sa valeur et alors je demande : qui a profité ? Il faudra que les coupables soient dé noncés et punis. Du reste; pour la premièie fois peut-être en France,-tous les élus d’une grande vil le sont entièrement d’accord. A Asnières, les manifestations se suc cèdent. Pour nous c’est désormais la lutte à ou trance. Telles furent les paroles de M. Mes lier. En tes prononçant, le député semblait prêt ' à mener vigoureusement la lutte. Un Renseigné....