Extrait du journal

En montagne A la gare de Lyon, sur le quai de'départ .du train des troisièmes, qui finit tout de même par arriver dans les Alpes, après bien du temps, les skis encombrent les chariots. On croirait Paris à cent lieues ; au fait, i^ y est déjà. La laine bleue marine de Mégève habille ces montagnards et ces monta gnardes du quartier des Ecoles. Ils portent la blouse de drap épais à fermeture éclair ; le pantalon se serre à la cheville par un ruban bariolé ; les brodequins ferrés ont une triple sfemelle ; sur le bonnet danse un pompon. Sur le quai, en attendant que le train se range, l’on découvre la dame qui s’en va pour la toute Première fois aux sports d’hiver. 111e s’emmitoufle dans ses four rures, elle est coiffée d’un petit chapeau coquin, elle tient dans une main gantée de Suède un sac de. voyage en maroquin bleu et parfois même — car tout arrive — un parapluie. Elle recueille des sourires. Quant aux hommes, ils sont, en général; à la page, et si mon ami Paul a mis son chapeau melon, c’est f>ar pure plaisanterie. Gloire à la montagne pourvu qu’elle soit toute blanche ! & H ft Le dîner fini, le portier se tient sur le seuil, lève le nez en l’air et dit à chaque client qui passe en le regardant de travers : — Le sommet du mont Blanc est pris dans les nuages. C’est bon signe. Il va neiger. Le portier n’est pas plus satis fait que les clients ; il loue des skis et il les attache ; c’est d’un bon rapport. L’hôtelier non plus .n’est pas à l’aisè....