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L’Intransigeant, 12 juillet 1921

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L’Intransigeant
12 juillet 1921


Extrait du journal

La Chambre-a abordé ce matin l’examen des crédits supplémentaires demandés pour l’exercice 1921. Il s’agit d’environ 322 millions dont 280 sont destinés à l’entretien de nos troupes en Syrie et en Cilicie pendant le deuxième semestre de l’année. M. Raiberti préside la séance. On ne compte, à l’ouverture, qu'un petit nombre de députés. M. Aristide Briand, président du conseil, et M. Doumer, ministre des finances, sont au banc du gouvernement. On appelle en vain les quatre premiers orateurs inscrits : MM. Emmanuel Brous se, Ernest Lafont, André Fribourg, Dala dier. Aucun d eux n’est là. - — • -. C’est le cinquième, le pasteur Soulié, qui ouvre les aébats. ' Le député de Paris dit que nous devons être attentifs sur le Rliin, nous ne devons pas nous désintéresser de ce qui se passe en Syrie où l’Allemagne n’a pas cessé d’ê tre présente et. d’exercer une influence. Il regrette certaines concessions faites aux Turcs, aux dépens de la Syrie, par les ac cords de Londres. Le président du conseil proteste contre la campagne d’information tendancieuse poursuivie en France pour surexciter l’o pinion française contre les Turcs. Le pasteur Soulié arrive aux dépenses. M. Briand indique à ce sujet qu’on peut espérer que l’an prochain la Syrie pourra faire face à ses besoins par. ses propres moyens. Le pasteur Soulié conclut que la France peut dépenser en Syrie car elle est assurée de récolter. Discours de M. Briand A 11 li. 25, M. Briand, président du Conseil, monte à la tribune. Il rappelle que la France a été appelée à exercer un mandat sur la Syrie, en rai son de son passé et de ses traditions. Il a été entendu que nous ne resterions pas en Cilicie. Mais la France a pris l’engagement d’y rester avec ses troupes tant que le respect des personnes et des biens des minorités n’v seraient pas assuré. En ce. qui concerne le traité de Sèvres, le gouvernement n’a. pas caché à ses alliés 'qu’il était nécessaire de le modifier et qu’il ne se trouverait pas au Parlement une ma jorité pour le ratifier. (Applaudissements.) M. Briand croit à la paix avec la Turquie Le président du conseil rappelle aussi les efforts de ia France pour arriver à une entente avec les Turcs ; — De deux choses l’une, dit-il : ou bien nous serons, et c’est mon ardent désir, en jiaix anaicale avec la Turquie ou bien nous serons en état d’hostilité permanente avec les Turcs et alors ce serait la nécessité de maintenir aux confins de ia Syrie et de laCilicie des troupes se battant constam ment... M. Briand ne croit pas à celte seconde éventualité, il estime que tout peut être réglé dans un esprit de collaboration ami cale avec la Turquie. 11 attend do cette collaboration beaucoup de bons résultats et pour la France et pour la Turquie, si la Turquie d’Angora a la sagesse d’orien ter ses vues vers elle-...

À propos

Fondé en 1880 par Eugène Mayer, L’Intransigeant était un quotidien de tendance socialiste. Ce qui ne l’empêcha pas, lors de l’affaire Dreyfus, de se laisser aller à un antisémitisme farouche.

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