Extrait du journal

bien malheureuse- ét bien abandonnée ? Qui êtes-vous? . Un soupir et des larmes furent la seule réponse de l’inconnue. — Ne pleure pas, maman, s’écria la fillette d'un ton suppliant, et dont les petites mains diaphanes caressaient le visage de sa mère. Quand celle-ci fut un peu remise : — Qui je suis? répondit-élle, une mi sérable créature, sans famille, sans abri, sans ressources, mourant do faim. La princesse Iançàà son compagnon un coup d’œil significatif. Celui-ci prit un élégant Nécessaire de voyage, l’ouvrit, en tira des provisions, d’excellent vin de Bordeaux contenu dans un flacon de cristal, et mit lo tout sur les genoux de la pauvre femme. L’enfant s’était laissée glisser sur ses jambes et regardait toutes ces choses avec des yeux brillants.de convoitise. — Mangez et buvez, dit Ganésa, vous et votre enfant, car cette petite est votre fille, sans doute? — Oui ! madame, c’est le seul lien qui me rattache à la vie. — Et... le but de votre voyage... étaitil éloigné? • —J’allais à Ambérieu, dans l’espoir d'y trouver du travail dans une fabrique de soieries ; mais si je ne vous avais pas rencontrée, je serais morte d’épuisement avant d’y arriver. A mesure qu’elle se réconfortait, elle sentait la vie revenir peu à peu, et une légère teinte rose colorait ses joues. L’enfant, qui ne s’était sans doute ja mais trouvée à pareille fête, était rede venue presque gaie, et ayait recouvré...