Extrait du journal

On part... On part... • Malgré le brouillard épais qui est tombé sur Paris ce matin et qui, ensuite, a fait place à une lourde chaleur, les gares ont été prises d’assaut, car nous voici'à la première journée du pont du 15 août. Toute la nuit, la gare d’Orsay a été en combrée par les voyageurs qui partaient pour les plages basques ou de Bretagne. Ce matin, à la première heure, des taxis laissaient à toutes les gares de la capitale des voyageurs et des voyageuses, des malles, des valises, des colis de toute sorte, des cannes à pêche, des épuisettes... Les salles d’attente sont.pleines de fem mes et d'enfants, tandis que le- mari Va faire la.queue devant le guichet des billets, le guichet des bagages.' ' Les porteurs ne savent où donner de la fête. A peine arrivent-ils qu’on les appel le de tous côtés. Les diables — ilidoit y avoir une crise des diables — on n’en trou ve plus traînant sur les quais ; tous sont occupés et, infatigablement, ils vont des taxis aux fourgons, en passant par la bas cule où, eux aussi, font la queue, comme de simples voyageurs. La grande aiguille de la bascule tourne pourtant sans arrêt. Si l’oniotalisait, à la fin de la journée, les chiffres qu’elle-a in diqués aujourd’hui, à quel chiffre ' arrive rait-on ? Sur les quais, les ' voyageurs se pres sent... et dans les compartiments égale ment. Il faut trouver une place ; tout est plein. On court avec des colis à la main. Plus haut, peut-être. • Aux guichets, il y a toujours autant de monde. Pourtant les trains s’en vont bondés, et à chaque instant les uns par tent. d’autres arrivent qui sont aussitôt envahis. A Saint-Lazare, aux Invalides, à la gare d’Orsay, à la gare de Lvon, à la igare de l’Est et à celle du Nord, c’est la même affluence continuelle. y aura-t-il encore du monde demain à Paris ? •...