Extrait du journal

La Bibliothèque Nationale est com-• me un grand navire : les passagers sont réunis dans la salle commune, mais le reste du bâtiment est désert Guidé par un quartier-maître biblio thécaire, on peut le visiter de haut en bas, par de longs couloirs qui ont l’air de coursives, en grimpant d’une sur face à l’autre par des échelles de fer... Et . cette .visite,-commentée par un homme qui travaille ici, ,au milieu et contre des vagues de papier, depuis trente ans, qui connaît les défauts de l’organisme et qui sait quels sont ses. besoins immédiats, cette visite ne manque point du plus grand intérêt, du plus actuel. Voici d’abord quelques chiffres pour* situer le décor,' en donner une idée.. Un décor qui comporte 190 kilomètres de rayonnages et présente 4 millions 200.000 ouvrages classés, 200.000 cartes, 122.000 manuscrits, 234.000 médailles, et plus de 3 millions d’estampes et de gravures... — Il y a, m’explique mon; guide, un gardien, pour une moyenne de sept kilomètres de rayonnages. Le fond de la Nationale, ou plutôt le front de la Nationale est, on le voit, assez mal gardé, ou plutôt, assez mal desservi. « La bibliothèque manque de gar diens, et de plus en plus. Nous récla mons en vain ; la situation est tou jours la même, et telle qu’il faudra peut-être envisager un jour la ferme ture partielle. On nous envoie, en nombre limité d’ailleurs, des mutilés qui sont incapables d’assurer un ser vice difficile et très fatigant Parmi ces nouveaux* gardiens, qui sont peu...