Extrait du journal

’ le code Napoléon autorisent toute compagnie judiciaire à demander au gouvernement des, poursuites contre toute individualité qui l’aura diffamée,'calomniée, injuriée, mais jamais, jusqu’à ce jour, il n’avait été fait usage de ce droit. . M. le premier président n’y songeait égale ment pas s aussi, grand a été.son étonnement lorsqu’il a reçu de M. le procureur général Ber trand le placet le priant de .convoquer tous les membres de la cour. La discussion à ce sujet a, paraît-il, été des plus animées, et lorsqu’il s’est agi de prendre une décision, -sur cinquante membres de la cour présents à la réunion, il y en a eu vingt qui se sont énergiquement prononcés contre les poursuites. On nous affirme même que M. l’avocat géné ral Bulot fut un • de ceux qui protestèrent le plus vivement contre l’initiative prise par M. le procureur général Bertrand. •\ M. Bertrand, qui ne parle jamais (il ne sait pas dire trois mots de suite), a manqué là une bonne occasion de se taire et de rester tranquille. Le premier président Périvier a bien compris que le silence était en ce moment, pour la magistrature, lameilleure des contenances, et il est regrettable, pour la cour de Paris, qu’elle n’ait pas en majorité sui vi la modeste attitude de son chef. Ce n’est pas quand on vient de recevoir un soufflet qu’il est bon de montrer à tout venant sa joue rouge. Mais n’est-ce pas vraiment comique, cette histoire de M. "Périvier plaignant malgré lui et demandant, contre son gré des pour suites qu’il désapprouve ?...