Extrait du journal

& & Et voilà, depuis quinze ans, Paris est aux Russes. Comment, on ne voit pas autre chose à Paris ? Pas beaucoup plus. Nous y voyons quelques mondes ïblancs et c’est tout. Nous ne voyons ni le monde noir (oui, je sais, les jazz) ni le monde rouge, ni le monde jaune. ■C’est inimaginable et c’est honteux que Paris en soit encore à n’être qu’aux Russes. Vraiment, n’avez-vous pas un grand désir de savoir, de voir ce que font les Nègres, les Peaux-Rouges, les Chinois et tant d'autres ? Si vous n’a vez pas ce désir, c’est que vous avez oublié ces frères-là : loin des yeux, loin •du cœur, mais maintenant que je. les ;ai rappelés à votre bon souvenir, vous allez les désirer. Paris, je vous assure, oublie sa dignité de capitale et redes cend au rang de piteuse bourgade. Pour l’honneur de Paris, je souhaite qu’il Soit bien vite à toutes les couleurs de la Terre. Vous m’objecterez que ces peuples ne Viennent pas : qu’on aille les chercher. Vous entendez bien que je ne demande pas une cage au Jardin d’Acclimatation. Je demande à des hommes habi tués aux poids lourds, comme, par exemple, mettons, M. Hébertot, de créer à Paris un théâtre nègre, un théâtre de Peaux-Rouges, un théâtre Chinois : c'est indispensable. En vérité, sur tous ceux-là, vous sa vez bien que vous n’en savez pas beau coup plus que M. de Bougainville. Que de remerciements, nous devrons à ce lui qui voudra bien aller les chercher. Et quel succès et quel agrément d’avoir fenfin tout chez soi. Que nous apporte raient-ils. Des choses certainement beaucoup plus autres parmi lesquelles nous pourrions /t-être suc".- quelque bon suc assimilable qui parfumerait notre miel, car les dissemblables s’as-...