Extrait du journal

Berlin, 13 mai (de notre envoyé spécial). — Il y avait cinq mois que je n’étais plus venu en Allemagne, où, déjà à cette épo que, j’avais constaté la rapidité avec la quelle ce pays se rétablissait politiquement •et économiquement. J’ai traversé toute la Poméranie. Tous les champs sont cultivés, la moisson s’an nonce belle. Partout on sent l’ordre, l’orga nisation, le travail, lorsqu’on parcourt les rues de Berlin, propres .-comme un sou neuf, avec nombre de maisons paraissant toutes neuves, comme lorsqu’on voit ces quantités de villas nouvellement bâties,que j’ai rencontrées pendant mon voyage, c’est une impression d’énorme force allemande qui vous frappe. Avec un peuple qui a passé depuis plus de deux ans par des moments aussi criti-* ques et qui se relève d’une façon aussi frappante, on sent qu’il faut compter, et qu’avant quelques .annéesj il- sera devenu un "concurrent ou un adversaire redoutable. « C’est que maintenant on travaillé », me dit, non sans quelque fierté," un Allemand auquel je confie mes impressions. Le fait est que présque partout, en Allemagne, l’ouvrier travaille aujourd’hui ses dix et. douze heures par jour. Est-ce que le traité de..Versailles n’acceptait pas pour tous la loi de 8 heures ? Pour la politique, le peuple, qu’on , avait habitué, par une longue campagne de presse, à croire que l’Allemagne ne paie rait pas, que l’Angleterre, puis l’Amérique la soutiendraient contre la France, il vient, en constatant le contraire, de subir une...