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L’Intransigeant, 20 octobre 1918

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L’Intransigeant
20 octobre 1918


Extrait du journal

Ce matin, sur le chemin du Journal, Je me suis arrêté aux Tuileries où s’étaient rassemblées les sociétés sportives avec leurs hommes de la classe 1920. C'est une bonne et féconde idée qu'a réalisée M. Henry Pâté de réunir ainsi, sous les yeux des Parisiens et de nos bûtes, en un en semble impressionnant, les soldats de demain, qui peut-être — on le souhaite de grand cœur — ne prendroht le fusil que pour aller occuper, en garantie de l'ar mistice, un certain nombre ds positions stratégiques allemandes. Mais si l'ennemi hésitait à reconnaître qu’il est vaincu, si, ayant réussi l'immense conversion qu'il tente A cette heure d’exé cuter autour de son aile droite comme pi vot, il parvenait à prolonger la lutta de quelques mois, qu’il sache bien que dans notre France, meurtrie mais non épuisée, des réserves se lèvent, magnifiques dé vo lonté et d’entraînement. Au jour du traité de paix, la Franco pourra montrer fière ment, en même temps que ses blessures, d'immenses légions de jeunes hommes sous les armes. Un peuple qui après qua tre ans de souffrances héroïques lève et forme de tels soldats, c’est un peuple qui ne peut pas être vaincu. Quant aux civils, qui eux ne se battent pas, il leur reste un devoir parallèle à accomplir, c’est de souscrire à l'Emprunt. Est-il bien nécessaire, là-dessns, de faire appel à la conscience de chacun, d’évoquer l'intérêt national, et le droit qu’a notre mère, la France, d’être assistée par tous ses enfants ? Non, si on peut démontrer au souscripteur qu’avant tout, ce qu’on lui propose ce n’est pas une bonne action mais une bonne affaire. La bonne affaire, elle saute aux yeux. Ce quatrième emprunt qui n’est pas en vain appelé o de libération » va marquer définitivement l’essor de la France vers une paix réparatrice. Il faut solder les dépenses de guerre, —- les dernières, — en nous gardant du trop facile afcel à nos amis plus riches. Il faut libérer le Tré sor français de son lourd emprunt 4 la Banque de France. On pourrait compter par milliards le chiffre des Bons de la Défense et des sommes Immobilisées au jourd’hui en billets de banque. Car jamais le paysan, l’industriel français n'ont été plus à l'aise et n'ont réalisé d’épargnes plus abondantes. Eh bien, c’est le moment de verser ces sommes immobilisées, ces économies dans la caisse dé l'Emprunt. Plus fortes seront les disponibilités de la France dans le tra vail de renaissance qui s’impose, plus vite la prospérité de tous et de chacun viendra vivifier le sol français, le foyer familial, la petite eu la grande entreprise. Il ns serait pas juste que, profitant demain de la victoire, chacun n'y ait pas participé de son petit ou de son grand apport per sonnel. Allons, mesdames, et vous mes sieurs qui tenez les clefs de la caisse, sous crivez : nous tendons ici la sébile, pour la France, c’est-à-dira, ne l’oubli#* pas, pour chacun de vous à qui la victoire rendra demain l'aisance, l’espoir et la raison de vivre. iinw RAU.8Y...

À propos

Fondé en 1880 par Eugène Mayer, L’Intransigeant était un quotidien de tendance socialiste. Ce qui ne l’empêcha pas, lors de l’affaire Dreyfus, de se laisser aller à un antisémitisme farouche.

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