Extrait du journal

triste encore ce matin que de coutume. Seule trouble j le grand silence qui y règne la voix un peu gutturale de l’homme à la robe rouge qui, debout, parle et lit ce que Germaine Berton écrivit, ce qui lui suffit d faire d’elle un portrait complet. Le président est assis entre deux lampes dont les abat-jour verts mettent sur lui des clartés blafardes. Le lustre, dont on a dû allumer toutes les lampes, laisse tomber sur Germaine Berton une lumière froide * et, vraiment, il semble que l'accusée, ce matin, soit tout à fait étrangère au procès, elle regarde la salle très calme et,- chaque fois que l'on souligne tel ou tel acte mavr vais de sa vie, elle a un petit balancement nerveux qui n'inquiète même plus les deux gardes assis à ses côtés, perdiis dans des rêves lointains.Le haut magistrat d la robe rouge, lui, continue son réquisitoire et demande la vie de cette jeune femme assise là et qui le regarde étrangement. Mais les jurés... que diront ces douze honnêtes hommes qui font effort pour com prendre, analyser ce cas et juger en cons cience?...— À. de Gobaïit. • Audience du matin En dépit de l’heure matinale, la salle se garnit rapidement. Au dehors, le service d’ordre est encore...