Extrait du journal

Je ne sais pas si le gouvernement obtiendra les pleins pouvoirs qu’il s’apprête à demander au Parlement. Mais il est certain que si on les lui refuse, il faudra les donner à son successeur. La situation financière est telle qu’elle ne peut s’accommo der des lenteurs et des incertitudes parlementaires. Pour défendre le franc, à l’heure où nous sommes par venus, il est indispensable que des décisions puissent être prises promp tement, résolument, sans vaines dis cussions, sans atténuations ni amen dements. 11 faut équilibrer le budget, donc se résigner à des économies qui dé plairont assurément au corps élec toral. Car les électeurs qui réclament sans cesse des économies générales, haïssent les économies particulières qui les atteignent personnellement. Tous voudraient que le. poids n’en retombât que sur leurs voisins. Les députés qui les représentent se trou vent donc incapables de réduire les dépenses au delà d’une certaine li mite. Au fond, ils sont chargés par leurs commettants d’en réclamer et non d’en supprimer. On a beaucoup attendu. Trop longtemps sans doute. Maintenant, l’épuisement du Trésor exige des mesures décisives, si- l’on ne veut nous précipiter dans tous les dangers...