Extrait du journal
cTune toile grise forment quelques ta ches sombres sous le soleil implacable, lé'gai t cortège des hommes aux bas rcH ses, aux costumes paillétés d’or et d’ar gent, se disperse dans l’arène enfiévrée. , Le* taureau saignant, mais, encore ro buste, excité par la souffrance,- grisé par le soleil, semble-un instant se re cueillir. .Un homme bondit, souple, lé ger et lui plante, — toujours dans le cou — deux banderilles, en un geste gracieux de ballerine. (Ces banderilles sont parfois enflammées, elles éclatent alors dans le cou de l’animal... ) Devenu fou, le taureau fonce sur tout ce qui remue et, même, il lui arrive de s’acharner sur le cadavre d’une de ses victimes, qu’il laboure, piétine, retourne jusqu’à ce qu’on ait attiré ailleurs son attention. Du sang, iMui faut du sang, et c’est fe sien qui coule... Quand il a reçu une douzaine ou plus dè ces banderilles, sa tête s’alourdit. Ii la secoue avec peine pour se débarrasser des piques enrubannées qui meurtris sent ses blessures. Il gratte le sol comme pour se creuser un abri, — ou une tombe. ® ^ « C’est l’heure glorieuse du matador. L’animal n’est pas encore assez fatigué pour que l’homme ose l’affronter face à face. Le matador joue avec la lame de son épée qu’il dissimulé sous le drap rouge de son manteau. Il épuise par des passes savantes le taureau qui doit lui présenter le front bas afin de placer l’é pée au bon endroit... Lorsque la bête es soufflée ne frémit plus à l’approche de l’épée habillée de rouge, le matador, d’un geste très noble plante l’épée dans le cou du taureau. J’ai vu, à Madrid et à Séville, plus de trente courses avec de célèbres matadors. Deux fois seulement l’animal est tombé à la première estocade, tué net. A Eayonne, j’ai assisté à une course où il a fallu avoir recours aux bouchers pour achever le taureau qui persistait à vivre. (On a d’ailleurs, ce jour-là, mis le feu aux arènes.) Ce qui est étrange, c’est qu’on voit la première course avec écœurement, mais on reste. Puis on y retourne. La première fois, le taureau n’est qu’une brute, on a pitié des chevaux, i-ien que des chevaux.-On apprend plus...
À propos
Fondé en 1880 par Eugène Mayer, L’Intransigeant était un quotidien de tendance socialiste. Ce qui ne l’empêcha pas, lors de l’affaire Dreyfus, de se laisser aller à un antisémitisme farouche.
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