Extrait du journal

‘ BERNE, 27 avril. Les milieux diplomatiques et les journalistes étrangers à Berlin attachent une très grande ; importance à la réception qui a'lieu à 13 h. 45 aujourd’hui à la Chancellerie du Reich, et il n’est pas impossible que cette réunion se range parmi les samedis historiques du régime nazi. Aussi les milieux étrangers attendent-ils avec la plus vive curiosité ce qui va se passer. La première impression, à la réception des invitations lancées par le ministre des Affaires étrangères a été plutôt alarmante, car après ces derniers jours marqués par une atmosphère d'insé curité et d’inquiétude accrue encore par le mutisme presque absolu des cercles autorisés allemands, on se demande quelles décisions vont être prises par les dirigeants nationaux-socialistes en vue,\ de la poursuite de la guerre. Il est possible que M. Adolf Hitler prenne personnellement part à la réception d’aujourd’hui. En effet, les invitations du ministère des Affaires étrangères donnent' des instructions très précises sur l’habillement à revêtir pour être admis à la chancellerie, ce qui ne serait certainement pas le cas s’il s’agissait de la lecture d'une simple déclaration de M. von Ribbentrop. Les milieux allemands autorisés observent un ■silence absolu au sujet de cette conférence extraordinaire. Naturellement, remarque le correspondant des Basler Nachrichten, les combinaisons vont leur train, les suppositions portent sur le développement de la guerre aérienne, aussi bien que sur toutes les questions politiques actuelles. Il apparaît, cependant, d’après ce que l’on entend à Berlin, que la question de l’Italie ne serait pas traitée cet après-midi....