Extrait du journal

Imaginaient-ils donc, ces braves gens, que 'M. Paul Reynaud en jouant la carte du libéralisme pouvait faire autre chose que réduire fortement les dépenses et accroître les recettes de l'Etat, en effarouchant le moins possible les détenteurs d'argent, gros ou petits ? Et pouvait-il, sous peine de rendre plus î1 intense l'exode, ou, la thésaurisation des capitaux, procurer au Tresor ce fort complément de recettes autrement qu'en recourant à des taxes indirectes à grand et immédiat rendement ? Le libéralisme financier c'est cela, qu'on le veuillo ou non. M. Paul Reynaud était déjà obligé de compter avec un certain nombre de faits, l'Office du blé, l'Office du vin, les contingentements et les super-tarifs douaniers, les cartels industriels, etc... etc... que des raisons politiques ou sociales l'empêchent de supprimer et qui sont autant d'entraves au libéralisme ? Pensait-on qu'il devrait aussi renoncer aux méthodes fiscales d'un régime considéré comme excellent par tant de nos compatriotes parce qu'il ne porte pas atteinte à leurs habitudes et ne bride pas, au moins de façon directe, leurs initiatives......