Extrait du journal

Présentement le Front populaire, quoique mort ou parce que mort, est sur la sellette. Nul n'a pour lui assez d'invectives. Il est responsable de tous nos maux. Les élections sénatoriales du 23 octobre se sont faites sur ce thème. Dans une réunion provinciale de délégués où tous, les candidats étaient appelés tour à tour à prendre la parole, j'ai entendu l'un de ceux-ci, menacé par la pendule inexorable, terminer son exposé sur l'injonction du président par ce lapsus comique : « En résumé, je suis candidat front antipopulaire. » L'honorable postulant voulait sans doute dire antifront populaire. Son zèle au service de la mode régnante l'a entraîné plus loin qu'il ne le désirait. Ce prurit de malédiction n'en est pas moins curieux....