Extrait du journal

Il est certain, par exemple, que toute tentative d'organisation scientifique ou naturelle de la production apparaît à de très nombreux Français comme destinée à restaurer le profit uniquement patronal alors qu'elle vise surtout à accroître le profit réel de tous les salariés qui participent à la production. Spécialiser les usines dans certains types die produits, normaliser la production en général par l'adoption d'un nombre limité de modèles, cela est fait dans le but de diminuer dans ces prix de revient, toutes les dépenses qui ne sont pas les salaires : c'est donc accroître la fraction de salaire dans les prix des produits, c'est-à-dire, accroître le pouvoir d'achat réel du salarié et, par là, sa puissance générale de consommation... Mais, obj ecte-t-on tout de suite, de tels changements techniques provoqueront un nouveau chômage... Non, parce que ces changements accompagnent une réduction du temps de travail : ils ont pour effet d'empêcher que la réduction de la semaine de labeur à 40 heures n'entraîne une diminution des quantités d'objets produits, diminution qui motiverait une hausse irrésistible du prix de vente... Or, les éléments qui, depuis huit mois agissent dans le sens de la montée des prix — hausse mondiale des matières premières, lois sociales et dévaluation — sont très puissants Çt il convient de les neutraliser autant que possible....