Extrait du journal

La grande erreur de M. Chautemps On ne sait pas encore exactement. à l'heure où j'écris, ce que seront les projets financiers du nouveau gouvernement. Mais quels qu'ils soient. on peut affirmer d'ores et déjà qu'ils ne résoudront pas le problème posé. Celui-ci, en effet, a un double aspect, l'un technique, l'autre psychologique, et, faute d'avoir tenu compte de l'aspect psychologique, M. Chautemps a par avance rendu précaires les efforts qu'il pourra faire sur le plan de la technique. On connaît les conditions qu'il y a lieu de remplir, techniquement, pour parvenir au redressement de nos finances. Hormis les socialistes qui restent prisonniers de la vieille idéologie marxiste, tout le monde est d'accord sur la nécessité de réaliser l'équilibre réel et immédiat du budget par des économies substantielles et par une répression efficace de la fraude fiscale, sans impôts nouveaux est sans inflation d'aucune sorte. On admet aussi qu'il est indispensable de rendre à la Trésorerie l'élasticité qui lui manque et qu'il faut enfin stimuler l'activité économique par l'entreprise d'importants travaux d'outillage national. Mais nul ne conteste que, sans la confiance du pays, ces moyens. excellents en soi, ne vaudraient pas grand'chose, fussent-ils appliqués de force par une poigne de fer, ainsi que le demandent certaines gens un peu simplistes aux yeux de qui la dictature suffit à tout. L'exemple de 1926, qui reyient sans cesse sous la plume, est, à ce point de vue, décisif. Le redressement d'un budget et le sauvetage d'une monnaie sont moins affaire d'autorité que de confiance, ou, pins exactement, supposent une autorité des gouvernants fondée d'abord sur la confiance des gouvernés....