Extrait du journal

Le président du Conseil n'a pas déçu l'espoir dont je me faisais l'interprète dans mon article de dimanche. Je dirai, même qu'en un certain sens, il l'a dépassé. Ce qu'il a dit des radicauxsocialistes et de la concentration n'est certes pas pour me déplaire. Nos lecteurs savent qu'à diverses reprises, j'ai laissé voir mon scepticisme à cet égard, pour l'excellente raison que le débat que l'on a institué dans la presse et dans les couloirs du Parlement sur l'opportunité de la concentration, c s'il n'est point ce sont les propres expressions de M. Tardieu logomachte pure, pose une seule question celle de Z'entrée éventuelle des radicaux socialistes dans la majorsté et le gouvernement ». Or, après M. Poincaré et M. Briand, l'actuel président du Conseil, chaque fois qu'il a été prié par le chef de l'Etat de constituer un cabinet, a sollicité le concours des radicaux. Et ceux-ci le lui ont obstinément refusé. Aujourd'hui, peut-être le regrettent ils. Les rebuffades qu'ils essuient du côté des socialistes et les échecs électoraux qui viennent de leur être infligés, sont pour eux le commencement d'une certaine sagesse. Mais, d'autre part, ils ne se sont pas encore résignés au rôle secondaire que leur imposent, comme le leur a fait remarquer M. Tardieu, les lois de l'arithmétique parlementaire. Leur groupe ne compte, à la Chambre, que 115 membres sur 620. Ce chiffre modeste les autorise-t-il à prétendre aux « leviers de commande...