Extrait du journal
Mon article du 3 juin sur la repopulation m'a valu une dizaine de lettres intéressantes émanant de pères et de mères de famille appartenant à des milieux différents. Mes correspondants dénoncent à l'envi le mal que nous étudions le ftéchissement de la natalité. Ils conviennent que la lutte contre la dépopulation devient, en France, le premier des devoirs sociaux et, découvrant dans la volonté de n'avoir pas d'enfants, d'en avoir le moins possible, d'en avoir le plus tard possible, parce que la maternité est uon trop lourde charge, la cause essentielle de la crise, ils tombent d'accord que celle-ci ne comporte qu'un remède, un remède au nom magique l'argent. Dégrevez les familles nombreuses, créez des lois qui, par les avantages qu'elles leur apporteront, permettront enfin de considérer la naissance d'un enfant comme un événement heureux et non comme une charge qu'on eût préféré éviter; encouragez pécuniairement les mères, donnez-leur 500 francs, 1.000 francs par enfant; frappez d'impositions extraordinaires les célibataires, les ménages tans enfants, les familles d'un ou deux enfants, et la courbe de la natalité remontera. Tel est le leit-motiv que je trouve dans toutes les lettres. « La France veut 6>s enfants ? me dit un ouvricr. Qu'elle les paie I Au surplus, les enfants ne sont-ils pas des valeurs dans notre bazar humain ? Mes correspondants me pardonneront. Je ne crois pas, comme eux, autant qu'eux à l'efficacité d'une prime à l'enfantement. Je me refuse à penser qu'il suffira d'inscrire un chapitre spécial au budget pour résoudre en France la crise des bébés. La promesse d'une prime ne peut, d'ailleurs, allécher ou convaincre que l'homme ou la femme des classes populaires, le prolétaire, encore qu'on ne sache plus, trop, maintenant que la société tend à se désaxer, où et qui sera demain le prolétaire, c'est-à-dire l'homme qui a beaucoup d'enfants. »...
À propos
Fondé en 1899 à Rennes, L’Ouest-Éclair était un quotidien régional français dont l’influence prospérait sur toute la région Bretagne, jusqu’en Vendée. Il sera remplacé par Ouest-France à la Libération, en 1944.
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