Extrait du journal

Ce mort, lui dis-je, laisse en tous cas des héritiers, même hors des frontières de l'Italie. Ils sont un peu dégénérés; ils manquent d'allure et de panache; mais ils sont bien de la race. Alionst Vous ne les voyez pas aller et venir, ici à Paris, au Palais-Bourbon, dans les ministères, dans les clubs, dans les cafés, dans trois ou quatre rédactions de journaux? Vous ne les reconnaissez pas? Vous ne vous reconnaissez pas?. Voyons; soyez impartial ces héritiers véritables du fascisme, ces oligarques renouvelés de l'antique, c'est vous, parti radical-socialiste, et en France, c'est vous seul, puisque les communistes n'ont pas encore le pouvoir. Comme les fascistes, vous avez prétendu d'abord représenter, à l'exclusion de tous autres, le peuple entier et l'intérêt national. Lc Bloc national, que vous avez tant accusé de faire de la dictature. avait • le malheureux! donné au contraire à ses adversaires une part énorme dans la conduite des affaires politiques: il leur avait laissé, entre tant d'autres choses, le ministère de l'Intérieur, tout simplement! Vous, installés au pouvoir par une minorité à laquelle une loi électorale insensée donne le moyen d'écraser la majorité, vous avez commencé par porter la main sur la Constitution et sur le chef de l'Etat, et cela dans des conditions beaucoup plus rudes, beaucoup plus brutales, beaucoup plus illégales que celles ou Mussolini et ses chemises noires opérèrent en octobre 1922. Vous connaissez les événements c'est le ministère seul que les fascistes tirent sauter lors de la marche sur Rome; jamais il ne fut touché à la personne du Roi, chef constitutionnel de l'Etat italien; vous, vous avez «exécuté» le Président de la République; et vous osez nier être des super-fascistes?...