Extrait du journal

L'UTILE COMMISSION PARIS, 3 mars. La Commission d'enquête poursuit ses interrogatoires et l'analyse des dossiers qu'elle obtient désormais sans difficulté. A quelle époque aura-t-elle terminé sa besogne ? Nul ne le sait. Quant à nous, spectateurs, il y a assez longtemps que fonctionne cet organe exceptionnel d'instruction pour que nous soyons en mesure de :aire le point. Au départ, je l'avoue sans ambages, j étais opposé à la Commission d'enquête. Le principe de la séparation des pouvoirs était viol6: la politique semblait devoir s'introduire comme un ouragan dans la recherche des responsabilités, ouvrant certaines portes innocentes et en fermant d'autres, denière lesquelles il s était passé quelque chose u: la publicité de la sténographie allait grossir encore le scandale. Bref, j'ai craint que nous n'assistions à un grave ébranlement de nos institutions publiques. Il n'en est pas ainsi; je constate, en effet, que la nature un peu jacobine et la manière, quelquefois assez rude de la Commission, ont donné des résultats auxquels la m\->:ratuie n aurait peut-être pas abouti. 1. est, au surplus, certains coupables ou certains hommes réellement suspects, contre lesquels un parquet n'aurait vraisemblablement pas pu exercer des poursuites. Or, les voici connus....